Prix Victoire Ingabire Umuhoza pour la Démocratie et la Paix 2023

Pour la douzième fois consécutive, le Réseau International des Femmes pour la Démocratie et la Paix (RIFDP) a décerné le Prix Victoire Ingabire Umuhoza pour la Démocratie et la Paix ce 4 mars 2023

Le prix a été attribué à M. Kambale Musavuli, John Williams Ntwali et aux activistes pour la paix au Rwanda

Qui est John Williams Ntwali ?

John-Williams-Ntwali

Monsieur Ntwali était un journaliste rwandais doté d’un courage exceptionnel. “Etait” parce qu’il a connu le triste sort que connaissent de nombreux journalistes qui osent parler librement au rwanda. Il est décédé à l’âge de 43 ans. Il figurait déjà sur une liste noire de journalistes à faire taire.

Selon la police, il serait mort sur le coup dans un accident de roulage survenu dans la nuit du 18 février dernier mais cette thèse ne convainc pas, tellement les mortes suspectes des personnes critiques du pouvoir sont nombreuses.

Mr John Williams Ntwali, dans son travail journalistique, couvrait les sujets brûlants et qui fâchent le pouvoir: la spoliation des propriétés des habitants de Kangondo, la couverture du procès de Mr Christopher Kayumba, les conditions de détention des journalistes tels Cyuma Niyonsenga Dieudonné, le rétablissement de la vérité sur Mr Appolinaire Hitimana indûment présenté comme génocidaire…

Mr John Williams Ntwali était le rédacteur en chef de “The Chronicles”, il était propriétaire de la chaîne Youtube Pax TV Ireme News.

Qui est Kambale Musavuli ?

Kambale Musavuli

Il est un fils d’Afrique. Originaire de la République démocratique du Congo et l’une des principales voix politiques et culturelles congolaises, il est un défenseur des Droits de l’Homme, coordinateur des étudiants et porte-parole national du Centre de recherche sur le Congo-Kinshasa. Les activités professionnelles, les publications et les engagements publics de ce fils d’Afrique reflètent son engagement indéfectible en faveur de la paix et de la justice au Congo.

Ses écrits ont été publiés dans le Washington Post.com, Foreign Policy in Focus, The Huffington Post et de nombreuses autres publications universitaires et d’actualité. Il a également été interviewé sur la National Public Radio, Democracy Now, ABC News, Al Jazeera English Television, Radio France International et de nombreux autres programmes de radio et de télévision. Il a fait l’objet d’articles dans des publications telles que Christianity, News and Record et d’autres journaux dans le monde entier.

Ses apparitions au cinéma dans Cultures of Resistance de Iara Lee, Surviving Progress de Martin Scorsese, et Crisis in the Congo: Uncovering the Truth reflètent sa grande compréhension des dynamiques de l’économie et de la politique mondiales et de leur impact sur le peuple du Congo. Son expertise dans des domaines tels que les droits du travail, la responsabilité des entreprises, la justice environnementale et sociale lui a permis de devenir consultant en recherche pour un certain nombre de projets cinématographiques, de groupes d’investisseurs socialement responsables et d’agences gouvernementales.

Le travail de ce Fils de l’Afrique à Greensboro lui a appris l’importance de permettre aux jeunes de devenir des “faiseurs de changement” dans leurs communautés. Il poursuit ce travail en soutenant des organisations telles que la Congo Leadership Initiative, une organisation qui donne aux jeunes leaders du Congo les moyens de réussir et de supprimer les obstacles qui empêchent le Congo de réaliser son potentiel. Il fait également participer les étudiants et les communautés du monde entier à l’organisation de la Semaine du Congo, une initiative mondiale annuelle qui commémore les vies perdues dans le conflit et “brise le silence” sur cette crise peu médiatisée, chaque année depuis sa création en 2008. Cette initiative élargit et renforce le réseau d’alliés et de partenaires mondiaux de la société civile congolaise.

Vous avez eu le privilège d’entendre ses interventions à différentes occasions, sur différentes plateformes, où il plaide pour la liberté des Congolais face à l’exploitation des ressources naturelles.

Qui sont les activistes pour la paix au Rwanda?

Artiste pour la paix 2023

Au cours de ces dernières années, une répression féroce s’est exercée sur les activistes de la paix, défenseurs des droits humains.
On pourrait se demander pourquoi, si la liberté d’expression n’existe pas au Rwanda comme nous le disons, pourquoi alors la population n’organise-t-elle pas des manifestations populaires ?
Poser la question c’est y répondre et la réponse est toute simple :
La répression y est si forte que très peu de gens osent s’aventurer sur ce terrain.
Toute personne qui revendique ses droits ou qui critique les agissements d’instances gouvernementales est lourdement sanctionnée, toute voix discordante doit être étouffée.
Nombreux sont les exemples de personnes qui ont osé revendiquer leurs droits. Quel que soit le domaine concerné, la réaction du gouvernement ne s’est pas fait attendre.
Pour avoir osé parler d’égalité ou du droit de s’exprimer publiquement, ces activistes ont été sanctionnés, privés de liberté et condamnés à des peines de prison allant d’une dizaine d’années à la perpétuité au mieux, si ce n’est carrément à une mort déguisée sous la forme d’une disparition forcée, d’un suicide ou d’un accident.

Au cours des années précédentes, le Réseau international des femmes pour la Démocratie et la Paix a reçu plusieurs soumissions de candidatures d’activistes vivants au Rwanda. Pour des raisons de sécurité le RifDP a renoncé à leur attribuer ce prix de manière individuelle. Il a donc trouvé une formule qui respecte les demandes du public sans mettre ces personnes face à en danger supplémentaire.
A quoi cela servirait-il d’octroyer à un prix à quelqu’un s’il doit payer ce prix de sa propre vie ?
Cette formule décerne le 3ème prix collectivement à tous les activistes pour la paix au Rwanda qui se reconnaitront sans être nommés. Ce prix se veut une marque d’honneur pour la reconnaissance de leur travail par le public de même que par le Réseau International des femmes pour la Démocratie et la Paix.
Ce prix marque également, publiquement, l’importance accordée aux efforts que ces activistes déploient pour construire un Rwanda où chacun pourra vivre dignement en jouissant de ses droits humains simplement.

À qui est décerné ce prix ?

Ce prix est décerné à toute personne physique ou morale, s’étant distinguée par son travail, de manière pacifique, dans le domaine de la promotion de la démocratie, de la paix, de la liberté d’expression, du respect des droits de la personne et qui a contribué de manière significative à instaurer le rapprochement des peuples par le dialogue, le respect de la personne humaine, de la justice sociale dans le but d’améliorer la qualité de vie de la population de la région des grands lacs africains.

Historique

Ce prix a été créé par le Réseau International des Femmes pour la Démocratie et la Paix le 12 mars 2011, en hommage à Madame Victoire Ingabire Umuhoza. Ce prix incarne le courage, le leadership de Victoire Ingabire Umuhoza dans sa démarche pacifique et démocratique de résolution de conflits.

Femme d’un courage exceptionnel, impliquée dans un processus de résolution du conflit qui afflige le peuple rwandais depuis 1994, Victoire Ingabire Umuhoza se démarque par son leadership, son esprit d’abnégation qui dépasse les intérêts de son noyau familial et de son appartenance ethnique et régionale. Elle a pris sur ses épaules le destin de tout un peuple et de toute une nation en décidant d’affronter l’oppression qui règne dans son pays d’origine, dans l’espoir d’offrir au peuple rwandais une alternative de gouvernance démocratique et de paix durable.

Elle fut emprisonnée huit ans au Rwanda depuis le 14 octobre 2010 pour avoir osé exprimer des opinions différentes de celles du pouvoir en place. Elle est maintenant en liberté conditionnelle.