Discours de circonstance – 28 février 2015

Chers amis, Chers invités,

Mesdames et Messieurs,

Le Réseau International des femmes pour la Démocratie et la Paix, toutes sections confondues se réjouit de votre présence parmi nous ce soir.

Le RIFDP ne vous dira jamais assez merci. Merci de répondre toujours aussi présents et aussi nombreux à chaque fois que nous vous adressons une invitation.

Notre organisation a été mise en place par les femmes déterminées à promouvoir la démocratie et la paix en Afrique et plus particulièrement dans la Région des Grands lacs africains.

Elle s’est donnée entre autres pour mandats, de soutenir le leadership féminin, d’informer et sensibiliser le public sur toute forme de violation en matière de paix et de démocratie ;

De dénoncer, condamner et lutter contre toute pratique ayant pour conséquences la privation ou la limitation des droits fondamentaux de la personne, la liberté, l’égalité et la justice.

A la veuille de la célébration de la journée internationale de la femme, nous rendons hommage aux femmes entant que forces de réconciliations des peuples dans la région des grands lacs africains.

Cette année nous mettons en l’honneur une jeune femme, un jeune talent, Madame Liliane Bahufite qui rêve d’un Rwanda unifié, réconcilié avec son passé et qui contribue avec les moyens à sa disposition à ce que ce rêve devienne réalité. (Cliquez ici pour lire le discours de Liliane en entier)

Comment ne pas souligner le courage d’une autre femme qui au-delà de sa souffrance, a pris l’audacieuse initiative de dire la vérité au détenteur du pouvoir. Il s’agit d’Espérance Mukashema. Elle refuse de garder le silence et continue malgré les menaces à réclamer justice sans distinction ethnique.

Cette année nous voulons axer notre réflexion sur le thème de « justice et vérité ».

Dans la région des grands lacs, ce thème revêt vraiment son sens.

Cette région est le théâtre des conflits armés et ceci depuis des décennies. Ces conflits hypothèquent la vie des femmes et des enfants dans l’indifférence totale de la communauté internationale.

Cette communauté internationale, par le prix Sakharov 2014 attribué par le parlement européen, vient de reconnaitre l’œuvre du Dr Mukwege en faveur des femmes victimes des violences sexuelles, sans toutefois oser désigner, poursuivre et condamner les vrais responsables de ces actes abominables commis sur la femme, qui détruit le tissu psychologique des générations futures.

Nous en appelons, donc à toutes les âmes de bonne volonté d’œuvrer en vue de l’éclosion, dans les Grands Lacs africains, d’une vraie justice à travers une vérité non escamotée, non cachée et non distordue.

En décembre 2014, nous avons lancé en collaboration avec d’autres associations, le projet SOS réfugiés. Ça fait tout simplement froid au dos, de voir toutes ses jeunes filles, femmes et enfants, qui ne sont finalement que les oubliés de l’histoire. Puisque le monde préfère parler des combattants armés que de ces milliers des réfugiés sans défense.

Non seulement les souffrances et violences subies par la femme sont traités comme des faits divers, mais aussi l’ampleur des dégâts causés par ces conflits qui endeuille cette région du monde depuis plus de 20 ans et où on dénombre plus de 6 millions de morts, est volontairement ignorée et tue.

Le RifDP est convaincu que seule la justice impartiale pourra permettre de rétablir une paix durable dans cette région, et que la vérité en est le plus court chemin.

Enfin, comment célébrer la femme, sans penser à toutes ces victimes des zones en conflits à travers le monde. Au Nigeria, en Irak, en Palestine, En Ukraine, au Mali, au Pakistan et où sais-je encore. Je vous demande d’observer une minute de silence ……..

Encore une fois comme chaque année depuis 4 ans, ce 28/02/2015, une femme d’exception est mise à l’honneur, Victoire Ingabire Umuhoza. Femme d’un courage sans égal, qui a tout sacrifié, même sa propre liberté afin de lutter pour celle de tout un peuple.

Vous vous souviendrez de son allocution dès son arrivée à Kigali, demandant la reconnaissance de la souffrance et le droit à la mémoire de toutes les victimes des crimes de génocide et contre l’humanité, sans distinction ethnique. Ce qui déclencha contre elle, une spirale de fausses accusations.

Après un procès émaillé de multiples irrégularités dont plusieurs organisations comme Amnesty International se sont faites l’écho, Madame Victoire Ingabire Umuhoza a été condamnée le 13 décembre 2013 à 15 ans de prison ferme.

Elle est emprisonnée au Rwanda depuis le 14 octobre 2010.

Dans son discours à Montréal, Madame Victoire Ingabire Umuhoza a exhorté chacun et chacune à prendre une place sur le terrain et lutter pacifiquement pour un monde meilleur.

Je voudrais terminer cette allocution en vous demandant d’unir nos forces et d’être la voix des sans voix. Je vous remercie encore une fois de votre présence et vous souhaite de passer avec nous une excellence soirée.

Vive la femme libérée et émancipée, Vive la véritable justice à travers la vraie vérité.

Vive le dialogue entre les peuples.

Je vous remercie.

Daphrose Nkundwa, Coordinatrice du RIFDP Section Belgique