Discours d’ouverture de la cérémonie de remise du prix, par la Présidente du RifDP

Mot d’ouverture de la Présidente du RifDP, Marcelline Nduwamungu

« La femme et la relève pour un Rwanda juste »

Mesdames, Messieurs, chères sympathisantes, chers sympathisants,

Bonsoir.

Le Réseau international des Femmes pour la Démocratie et la Paix vous remercie encore une fois de l’avoir honoré de votre présence à la Cérémonie de remise du Prix Victoire Ingabire Umuhoza pour la Démocratie et la Paix pour la 7ème édition.

Pour nous tous, ce Prix revêt aujourd’hui une signification toute particulière parce que, comme vous l’avez certainement appris, la Cour africaine des Droits de l’Homme et des Peuples, dans son jugement rendu le 24 novembre 2017 dans l’affaire qui opposait Mme Victoire Ingabire Umuhoza au gouvernement rwandais, ladite Cour lui a donné raison dans le sens où elle a trouvé que les droits de la plaignante n’avaient pas été respectés par les instances juridictionnelles rwandaises. Tout cela a été rendu possible par votre travail et votre soutien à sa juste cause pour laquelle Mme Victoire Ingabire Umuhoza a sacrifié sa liberté, pour que des milliers de Rwandais et de rwandaises recouvrent la leur.

Nous avons placé cette édition sous le thème « La femme et la relève pour un Rwanda juste ». En ce jour où nous célébrons la Journée internationale des Droits de la Femme, nous avons voulu souligner le rôle de la Femme comme levier de transmission des valeurs démocratiques aux générations suivantes. Notre pays a plus que jamais besoin d’une jeunesse exempte de peur, capable d’élever le débat. Malheureusement, nous constatons que les tenants du pouvoir, pour continuer à le conserver, malmènent la jeunesse, qui pourtant est garante de l’avenir du pays. Le pays ne peut pas avancer si nous n’épousons qu’une seule idée. Pas plus tard que la semaine dernière, nous avons assisté à un lynchage médiatique de la jeunesse réunie au sein de Jambo ASBL au sujet d’une proposition de loi déposée au parlement fédéral belge par un des parlementaires fédéraux. Le fait de poser une question légitime a déclenché les foudres du gouvernement rwandais, qui souhaiterait que sa seule version de l’histoire rwandaise soit la seule reconnue. Pourtant, nous savons tous que ça ne s’est pas passé comme ça au Rwanda. Je souhaiterais demander s’il y a des membres de Jambo avec nous aujourd’hui, à se lever, et à l’assemblée d’applaudir cette relève pour le travail abattu sur cette proposition de loi et pour tous leurs travaux axés sur la recherche du dialogue et de la vérité.

Si, nous qui résidons en dehors du Rwanda, subissons de telles pressions, que penser du calvaire enduré par tous ces prisonniers politiques et d’opinion ? La liste commence à être longue mais saluons le courage de certains d’entre eux, à commencer par notre héroïne Victoire Ingabire Umuhoza, Léonille Gasengayire, Diane Rwigara, Sylvain Sibomana, Boniface Twagirimana, Fabien Twagirayezu, Théophile Ntirutwa, Déo Mushayidi, Gratien Nsabiyaremye, Kizito Mihigo, Norbert Ufitamahoro, Illuminée Iragena (disparue) et tant d’autres.

Le message que nous voulons leur envoyer est de garder leur courage, nous serons toujours derrière eux et nous ferons ce que nous pourrons à notre niveau afin que justice leur soit rendue. Mentionnons ici, que des signes positifs et encourageants sont là pour continuer notre route de la défense de la démocratie, des droits et des libertés, l’arrêt de la Cour africaine dans le cas de Victoire Ingabire Umuhoza est un des signes qui nous redonnent des ailes.

Je terminerais en empruntant une citation de Mr Norman Nishimwe de Jambo ASBL, la démocratie est un jeu qui se joue entre le dictateur et son peuple, et le peuple finit toujours par gagner. Et comme a dit Victoire Ingabire Umuhoza, « N’ayez pas peur, ensemble, nous vaincrons ».

Je vous remercie.